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Soirée Alexandre le Grand jeudi 12 juin 2014 à 18h30

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Le jeudi 12 juin 2014 à 18h30

 

La librairie Guillaume Budé a le plaisir de vous inviter à une soirée exceptionnelle :

 

 

Alexandre le Grand


Fil rouge de l’histoire européenne

 


Rencontre avec Pierre Briant et Laurent Pernot

 

 

 

Alexandre fascine. Son règne fulgurant, ses immenses conquêtes ont servi de référence pour de multiples réflexions : sur la figure morale du héros, sur le problème philosophique de la politique, sur l’hellénisation de l’Orient ou sur la montée des nationalismes.  De Sénèque à Lucien jusqu’aux Lumières, nos invités, deux spécialistes reconnus du monarque macédonien, débattront de la réception d’Alexandre le Grand, fil rouge de l’histoire européenne.

 

Pierre Briant, professeur au Collège de France et correspondant de l’Institut, est l’auteur d’Alexandre des Lumières. Fragments d’histoire européenne (Gallimard).

 

Laurent Pernot, professeur à l’Université de Strasbourg et membre de l’Institut, est l’auteur d’Alexandre le Grand. Les risques du pouvoir (Les Belles Lettres).

 

Entrée libre. Réservation fortement conseillée au 01 44 39 84 21 ou par courriel : librairie@lesbelleslettres.com

 

 

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Journée d'études sur Juan Luis Vives

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Une journée d'études sera consacrée aux publications récentes concernant Juan Luis Vives le samedi 14 juin à l'Université Paris 1.

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Programme


9h30-9h45 : Accueil des participants

Carlos G. Noreña, Juan Luis Vives. Vie et destin d’un humaniste européen. Une biographie intellectuelletraduit de l’anglais par Olivier et Justine Pédeflous, avec la collaboration de Roberto Salazar, Paris, Les Belles Lettres, « Le miroir des humanistes », 2013

9h45-10h15 : Marina Mestre Zaragoza (ENS-Lsh Lyon, CERPHI-UMR 5037 CNRS) : Présentation de l’ouvrage

10h15-10h30 : Discussion avec Olivier Pédeflous (Fondation Thiers) et Enrique González González (UNAM)

 10h30-11h : Enrique González González (UNAM) : « Vives et ses éditions critiques »

11h-11h15 : Discussion

11h15-11h45 : Pause-café

Juan Luis Vives, De disciplinis. Savoir et enseigner, édition, traduction, introduction et notes par Tristan Vigliano, Paris, Les Belles Lettres, « Le miroir des humanistes », 2013

11h45-12h15 : Jean-Marc Mandosio (EPHE-SAPRAT) et Dominique Couzinet : Présentation de l’ouvrage

12h15-12h30 : Discussion avec Tristan Vigliano (Université Lyon 2 GRAC-UMR 5037, CNRS)

Domingo de Soto, traduction et introduction par Édouard Fernandez-Bollo, Paris, Dalloz, 2013

12h30-13h00 : Diego Quaglioni (Università degli Studi di Trento) : « La Cause des pauvres et Vives (De l’assistance aux pauvres) »

13h00-13h15 : Discussion avec Édouard Fernandez-Bollo (Université Paris 1, Banque de France)

13h15-13h30 : Conclusions

Avec la participation de Luc Courtaux (Bibliothèque Interuniversitaire de la Sorbonne) et de Max Hardt (Université Paris 1-CHSPM-EA 1450)

Léopold Migeotte, Les finances des cités grecques, extrait

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Léopold Migeotte, Les finances des cités grecques, Les Belles Lettres, coll. Epigraphica, relié avec jaquette, 778 pages, 59 €.

« Le monde savant a longtemps répété les mêmes jugements négatifs sur la gestion financière des cités grecques. Il y a vu surtout de l’incohérence, de l’imprévoyance et du gaspillage. Il a déploré la conception étroitement fiscale du système, la faiblesse des revenus réguliers, la pénurie chronique de fonds, l’absence de réserves, le recours à des expédients grossiers, la dispersion des caisses, les imperfections des méthodes comptables, etc. Ces analyses contiennent une part de vérité, car les textes anciens évoquent fréquemment la gêne financière des cités, leurs difficultés à rembourser leurs dettes, les négligences et les malversations des magistrats, le recours à des solutions extrêmes, etc. Mais elles oublient que les témoignages anciens ont conservé les traces des « accidents » plutôt que celles des menus faits de la routine quotidienne. Elles révèlent aussi deux paradoxes. D’abord, leur sévérité contraste fortement avec l’enthousiasme que les mêmes savants expriment volontiers à propos des arts et des lettres, par exemple. Se pourrait-il dès lors que les Anciens aient accompli tant de choses remarquables sans être capables de gérer correctement les moyens de les réaliser ? Ensuite, bien qu’ils semblent inspirés par un point de vue primitiviste, généralement implicite, ces savants appliquent à l’Antiquité des critères modernes qu’ils voient (ou croient voir) à l’œuvre dans la gestion des États d’aujourd’hui. Or, non seulement une telle méthode est anachronique, mais il est facile d’observer de nos jours des signes analogues d’incurie, même dans les pays les plus avancés : insuffisance des ressources publiques, dépassement des coûts, lourdeur des dettes, difficulté des gouvernements à équilibrer leurs budgets, erreurs de jugement, conflits d’intérêt, malversations, corruption, etc. Il est clair que la négligence et l’incompétence sont de tous les temps. » p.30.

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N'hésitez pas à consulter notre galerie Pinterest.

Léopold Migeotte, Les finances des cités grecques, extrait

Report de la soirée sur Alexandre le Grand.

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Report de la soirée sur Alexandre le Grand.

Chers clients,

Nous sommes au regret de vous informer du report à une date encore indéterminée de la soirée Alexandre le Grand, qui devait avoir lieu jeudi 12 juin à 18h30 à la librairie, en raison des importantes perturbations liées à la grève des transports.

En vous remerciant de votre soutien.

Nouveautés de mai 2014 : galerie et choix des libraires

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Comme vous pourrez le constater en visitant notre galerie Pinterest, le mois de mai 2014 fut riche en nouveautés de premier ordre, qu’il s’agisse de textes sources grecs et latins, d’essais pointus ou d’ouvrages de vulgarisation, de livres en langue française ou en langue anglaise. Nous avons notamment célébré en ce mois la parution de quatre nouveaux titres de la collection C.U.F. et le second volume de « Commentario », nouvelle collection des Belles Lettres visant  à offrir un accompagnement de lecture des textes classiques de la littérature antique, sous la forme d'un commentaire : les Bucoliques de Virgile.

 

Voir la galerie Pinterest des 51 nouveautés reçues en mai 2014

 

 

Les favoris de Gaëtan Flacelière :

 

 

The Oxford Handbook of Childhood and Education in the Classical World, edited by Judith Evans Grubbs, Edited by Tim Parkin, and With Roslynne Bell, Oxford University Press, coll. Oxford Handbooks in Classics and Ancient History, hardback, 704 pages, 120 €.

 

Présentation de l’éditeur : « The past thirty years have seen an explosion of interest in Greek and Roman social history, particularly studies of women and the family. Until recently these studies did not focus especially on children and childhood, but considered children in the larger context of family continuity and inter-family relationships, or legal issues like legitimacy, adoption and inheritance. Recent publications have examined a variety of aspects related to childhood in ancient Greece and Rome, but until now nothing has attempted to comprehensively survey the state of ancient childhood studies. »

Maxima debetur puero reverentia (a child is owed the utmost respect; Juvenal, Satires, 14.47). In the essays in this handbook we seek to explore the full range of what it meant to be a child and to be educated (or not) in antiquity. We also allow for wide parameters in our definitions of child, and our subject range from before birth to young adults of up to twenty years of age. Such diversity may also be found in the ancient sources, both literary and artistic. What did Juvenal understand by the term puer, for example? At various points throughout this handbook our authors raise the question of terminology, both Greek and Latin, and it should not surprise that a range of meanings, precise or otherwise, emerge […]. While the topos of the “ages of man” has a long history, definitions of childhood herein vary markedly, even within a framework that tends to be based around multiples of seven.” p.6.

 

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Philippe Henne, Le vertige divin. La saga des stylites, Cerf, coll. Histoire du christianisme, broché, 308 pages, 22€.

 

Philippe Henne nous offre les portraits de ces ascètes chrétiens de l'Orient ancien, qui ont disparu avec les croisades. Les stylites vivaient au sommet de colonnes, pouvant atteindre 20 mètres de haut, pour se rapprocher de Dieu. Les fidèles de l'époque venaient solliciter leurs prêches et les princes pouvaient avoir recours à leurs conseils. Ainsi rencontrons-nous rencontrer Siméon l'Ancien, Daniel, Siméon le Jeune, Alypius, Luc le centenaire ou encore Lazare le Galésiote.

 

« Il y a pire encore : des moines d’Égypte condamnèrent la vie sur une colonne comme inacceptable. Selon Évagre le Scholastique, ces Pères du désert envoyèrent une délégation  au stylite syrien avec, pour mission, de lui donner l’ordre de descendre de sa colonne. S’il refusait, cela serait pour eux la preuve que c’était un homme orgueilleux. Mais bien au contraire, Siméon obtempère aussitôt. Les moines égyptiens, édifiés par tant d’humilité, reconnaissent aussitôt l’origine divine de cet appel à vivre seul sur une colonne : « Sois fort et sois un homme : ta station vient de Dieu », s’exclament-ils tout édifiés (Histoire ecclésiastique, I, 13).

Une histoire semblable est rapportée par un autre historien du VIe siècle. Théodore le lecteur raconte que les moines égyptiens envoyèrent une lettre d’excommunication au stylite solitaire. Par la suite, cependant, ils furent informés sur la vie et les mérites de Siméon. Aussi reprirent-ils contact avec lui pour lui exprimer une fraternelle solidarité. Cet épisode d’une aussi violente confrontation entre les moines égyptiens et le stylite syrien n’apparaît pas dans les Vies de Siméon. Quel que soit le fond historique de cette anecdote, celle-ci traduit bien l’hostilité première de bon nombre de croyants, même ascètes, devant cette forme extrême de mortification. » p.89-90.

 

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Giambattista Marino, Adone / Adonis, texte établi par Marzio Pieri, introduit, traduit et annoté par Marie-France Tristan, introduction de Marc Fumaroli, Les Belles Lettres, coll. Bibliothèque italienne, broché, 720 pages, 85 €.

 

L'Adone (L'Adonis) de G.B. Marino, dit le Cavalier Marin (1523- 1625), a été publié à Paris en 1623. Il s'agit d'un long poème mythologique de près de 41 000 vers en décasyllabes répartis en vingt chants de longueur inégale. Il évoque les amours tragiques de Vénus et d'Adonis, jeune et bel éphèbe passionné de chasse, mais aussi jeune héritier du Royaume de Chypre.

 

« III, 16

Au pied de la colline Chloris a ses jardins ; la Déesse d’Amour revient souvent ici pour cueillir les senteurs humides de rosées, et faire des bains tièdes où tremper son pied blanc. Or voilà qu’arrivée par hasard en ces lieux, elle voit le Jeune homme  sur sa couche de fleurs. Mais tandis que vers lui se tourne son regard, Amour cruel, vers elle tourne son dard.

III, 17

Pour calmer cet esprit féroce et courroucé, Vénus sa tendre mère, elle qui le chérit à l’égal de ses yeux, en brandissant l’appât d’un petit globe en or et tout gonflé de vent, de loin l’appelle à soi. Le vagabond ailé, à peine aperçoit-il cette boule dorée, qu’il aspire à l’avoir, pour pouvoir avec elle, en quelque enceinte close, braver Mercure au jeu, et défier Ganymède.

III, 18

Il s’élance aussitôt ; formant un large cercle, agitant ses épaules, il erre et il ondoie. Il sillonne le ciel, et nage dans les airs, tantôt ouvre ses ailes, tantôt les resserre, les ploie et les déploie alternativement, parfois rasant le sol, parfois quittant la terre, désireux de gagner l’espace vide et pur des hautes régions. Enfin rapidement, là où se tient Cypris, il incline son vol, et dirige ses pas.

III, 19

Elle, alors, le rappelle, lui s’enfuit, puis revient, et folâtre autour d’elle en planant à distance. Ô âmes imprudentes, naïves et innocentes, qu’aucune d’entre vous ne se laisse abuser par ces doux artifices. De grâce, fuyez donc ses façons séductrices, ses charmes sont des pièges, et ses jeux des tourments, et toujours, quand il rit, naît un âpre supplice. Ô Dieu, quelle superbe, et quelle cruauté ! » p.98-99.

 

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Les favoris de Mélanie Mougin :

 

 

Strabon, Géographie. Tome XV: Livre XVII, 2e partie (L'Afrique, de l'Atlantique au golfe de Soloum), texte établi et traduit par Benoît Laudenbach, commentaires de Jehan Desanges, Les Belles Lettres, Collection des Universités de France, série grecque, broché, 336 pages, 45 €.

 

Le présent volume constitue le dernier tome de la Géographie de Strabon, dont l’édition est prévue en deux fascicules – le premier sera publié ultérieurement. Ce second fascicule contient donc le chapitre 3 du livre XVII qui vient conclure l’œuvre. Faisant suite aux pays du Nil (Égypte et Éthiopie, XVII 1-2), il s’agit d’une description de la Libye antique, troisième continent connu au Ier s. de notre ère, c’est-à-dire la côte d’Afrique du Nord de l’Atlantique au golfe de Soloum, avec une évocation de l’arrière-pays.

 

Extrait : « 21. Cyrène est une fondation d’habitants de Théra, une île laconienne, que l’on appelait aussi autrefois Kallistè comme l’affirme lui aussi Callimaque :

Kallistè, son nom de jadis, mais par la suite Théra, mère de ma patrie aux beaux chevaux.

Le port des Cyrénéens se trouve à l’opposé de la pointe occidentale de la Crète, Le Front de Bélier, à une distance par mer de <deux> mille stades ; la traversée de fait sous vent de sud-ouest. On raconte que Cyrène est une fondation de Battos – Callimaque prétend que c’est son propre ancêtre. Elle a prospéré grâce à la qualité de son sol : on y élève d’excellents chevaux et on y produit de beaux fruits ; elle a aussi engendré beaucoup d’hommes remarquables, capables de défendre remarquablement leur liberté et de tenir tête énergiquement aux barbares de l’arrière-pays. Autrefois cette ville était donc autonome, mais par la suite les Macédoniens qui s’étaient emparés de l’Égypte, ayant accru leur puissance, attaquèrent les Cyrénéens qui avaient à leur tête Thibron, le meurtrier d’Harpale. Soumis aux rois pendant un certain temps, ils passèrent au pouvoir des Romains et c’est à présent une province réunie à la Crète. Les villes dépendantes de Cyrène sont Apollonia, Barkè, Taukheira, Bérénice et toutes les localités avoisinantes. » p.29-30.

 

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Lucien d’Azay, Keats, Keepsake, Les Belles Lettres, broché, 224 pages, 23,50 €.

 

La mort du poète anglais John Keats en 1821 coïncide avec l’apparition d’un nouveau genre littéraire, le keepsake, qui fut à la mode pendant toute la période romantique. Keepsake vient de to keep (conserver) et [for the] sake [of someone] (pour l’amour de quelqu’un). L’un des charmes du keepsake tenait à sa composition : les caprices des sens et du goût présidaient à l’agencement de ses éléments, si bien qu’on pouvait l’ouvrir au hasard et le parcourir librement comme une encyclopédie.

 

Extrait : « Hypérion, dieu originaire du Soleil, est un dieu parmi d’autres, mais il est surtout pour Keats un personnage : l’occasion d’être un autre ou de déployer un aspect de sa personnalité. Ce proto-Apollon se prête à une métamorphose et à une réflexion sur la condition du poète. Après avoir écrit Endymion, extension lyrique de lui-même, Keats aspire à la dépossession de son propre « moi » ; le poète n’a pas d’identité, répète-t-il ; il s’identifie, par empathie ou sympathie, à d’autres êtres et les incarne à tour de rôle ; c’est un caméléon : il s’absente de lui-même pour devenir le monde. D’où le recours à la grande tradition apollinienne, épique, dramatique et cosmogonique, et à un classicisme objectif, pur et lisse comme la statuaire. Keats songe à un pendant païen du Paradis perdu de Milton : il fouille encore dans la malle mythologique et en tire cette fois un mythe fondateur, le combat des Titans – dieux primitifs, dont le panthéon régnait à l’origine sur l’univers – contre les jeunes dieux olympiens qui les renversent. « La nature d’Hypérion, écrit-il le 23 janvier 1818 à B. R. Haydon, m’amènera à le traiter dans un style plus dépouillé et plus grec – et le cheminement de la passion et de l’entreprise progresseront sans détour. » p 121.

 

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Xénophon et la rhétorique, sous la direction de Pierre Pontier, PUPS, broché, 378 pages, 24 €.

 

Abordant l'ensemble de la production de Xénophon (discours, œuvres historiques, traités équestres, etc.), cette étude analyse plus particulièrement les variations stylistiques et rhétoriques du corpus, ainsi que la réception de l'œuvre dans la Grèce pré-hellénistique et la Rome antique.

 

Extrait : « Par la variété des genres abordés et par son apparente facilité d’abord, l’œuvre de Xénophon a gagné une large postérité mais, par son caractère inclassable, elle a suscité une certaine perplexité de la part des professionnels de la rhétorique, quand bien même ils s’accordaient sur la douceur et la grâce de son style. Qu’il fut un classique particulièrement apprécié au cours du haut-Empire, cela est indéniable, mais quel enseignement pouvait-on retirer du point de vue pratique notamment pour les discours politiques, la question est plus délicate à traiter, comme le souligne Laurent Pernot. Exclu de l’éloquence de combat, Xénophon fut considéré comme un modèle dans le genre encomiastique, ainsi que, de façon plus isolée, comme un modèle d’orateur politique, par Dion de Pruse. On a aussi reconnu sa finesse et son art de la manipulation rhétorique dans le « discours figuré », derrière l’apparente simplicité du verbe. […] Principal représentant du « style simple » chez Pseudo-Aelius Aristide, Xénophon a gagné son surnom d’ « abeille attique » par la plaisir et le charme produits par sa prose. »

 

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Nouveautés de mai 2014 : galerie et choix des libraires

Histoire auguste, Tome III 2e partie : Vie d'Alexandre Sévère, extrait

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Histoire Auguste. Tome III, 2e partie: Vie d'Alexandre Sévère , introduction, édition critique, traduction, commentaire par Cécile Bertrand-Dagenbach, apparat critique par Agnès Molinier-Arbo et Cécile Bertrand-Dagenbach, Les Belles Lettres, Collection des Universités de France, série latine, broché, XCVIII - 350 pages, 55.00€.

 

 

La publication de l’édition critique de l’Histoire auguste se poursuit avec la Vie d’Alexandre Sévère. Empereur doté de toutes les vertus d’un bon gouvernant, à l’opposé de son prédécesseur Héliogabale, le jeune Alexandre Sévère, né en 210 et empereur de 222 à 235, apparaît surtout comme le protecteur de tous les cultes. Ce n’est pas comme le témoignage de la vie d’un empereur du IIIe siècle qu’il convient de lire cette biographie, mais comme la projection sur un empereur du passé des vœux d’un groupe social, l’aristocratie restée fidèle aux anciens cultes et aux valeurs romaines, exigeant du bon prince qu’il fasse régner la paix par sa politique intérieure tout en poursuivant la politique de conquête de Rome, menant une vie privée au-dessus de tout reproche et pratiquant le syncrétisme qui fut toujours cher à la république et à l’empire romains.

 

Extrait : « LIII. Afin que l’on puisse se rendre compte de sa sévérité, j’ai pensé devoir insérer une harangue aux soldats qui montre bien son comportement à l’égard de l’armée. Il était arrivé à Antioche où on lui avait appris que des soldats se donnaient du bon temps aux bains, avec des femmes et dans les raffinements du plaisir. Il les fit tous arrêter et mettre aux fers. Quand la nouvelle se répandit, la légion dont faisaient partie les prisonniers se mutina. Il monta alors à la tribune après y avoir fait amener tous les prisonniers enchaînés et, entourés par les soldats, qui plus est en armes, il commença ainsi : « Compagnons d’armes, si les actes commis par vos camarades vous déplaisent malgré tout, c’est que la discipline des Anciens maintient encore l’État ; mais si elle vient à disparaître, nous perdrons à la fois le nom de Romains et l’empire. Il ne faut pas en effet que se commettent sous mon règne les actes qui furent commis récemment sous celui de la bête immonde. Des soldats romains, vos camarades, mes compagnons de tente et d’armes, font l’amour, boivent, se baignent à la manière grecque et s’adonnent à la débauche. Et je supporterais cela plus longtemps ? Et je ne les livrerais pas à la peine capitale ? ».  Un grand tumulte succéda à ces paroles. Il poursuivit : « Pourquoi ne retenez vous pas ces cris dont vous avez besoin pour faire la guerre à l’ennemi et non à votre empereur ? Vos instructeurs vous ont sûrement appris à pousser des cris contre les Sarmates, les Germains et les Perses, et non contre celui qui vous donne la nourriture perçue des provinciaux, un vêtement et une solde. Gardez donc cris et menaces, nécessaires à l’exercice et aux champs de bataille, si vous ne voulez pas que je vous congédie tous aujourd’hui d’un seul mot et d’une seule parole : ‘Quirites’, et encore je ne sais pas quels Quirites vous ferez ! Car vous n’êtes même pas dignes de faire partie de la plèbe de Rome, si vous ne respectez pas les lois de Rome.»

 

LIV. Et, comme les cris se faisaient de plus en plus forts et qu’ils le menaçaient de leurs armes, il reprit : « Baissez ces bras que vous devriez lever contre l’ennemi, si vous aviez du courage, car ces gesticulations ne me font pas peur.  S i vous tuez un homme seul, ni l’État ni le Sénat ni le peuple romain ne se priveront de me venger de vous ». Comme les cris ne diminuaient en rien, il s’exclama : « Quirites, allez vous-en et déposez vos armes ». Ce fut alors un spectacle étonnant : ils déposèrent leurs armes et aussi leur uniforme, et ils s’en allèrent, non en direction du camp, mais dans diverses auberges. A lors, pour la première fois, on mesura pleinement le pouvoir de sa sévérité. Enfin, ses gardes du corps et son escorte reportèrent les enseignes au camp, tandis que le peuple ramassait les armes pour les porter au palais. Il consentit toutefois à rétablir trente jours plus tard, avant de partir en expédition contre les Perses, cette légion qu’il avait congédiée et dont l’action au combat fut un facteur décisif de la victoire. Il fit néanmoins exécuter ses tribuns, parce que leur négligence avait permis aux soldats de se laisser aller à la débauche à Daphné et que leur connivence avait poussé l’armée à se mutiner.

 

LV.  Il partit donc en grand appareil pour la Perse et vainquit le tout-puissant roi Artaxerxès ; il contrôlait en personne les ailes de l’armée, exhortait les soldats, s’exposait aux traits des ennemis, accomplissait de sa main de multiples exploits et amenait par ses paroles chaque soldat à rechercher la gloire. Enfin, après avoir mis en déroute et en fuite un si grand roi venu faire la guerre avec sept cents éléphants, mille huit cents chars à faux et plusieurs milliers de cavaliers, il retourna aussitôt à Antioche et enrichit son armée du butin pris aux Perses ; il autorisa en outre les tribuns, les généraux et même les soldats à garder pour eux tout ce qu’ils avaient pillé en traversant les villages. Pour la première fois alors, il y eut des esclaves perses chez les Romains. Toutefois, comme les rois perses vivent comme un déshonneur l’esclavage d’un de leurs sujets en quelque lieu que ce soit, il les restitua contre rançon et versa cette rançon à ceux qui avaient capturé les esclaves ou au trésor public.

 

LVI. Il rentra ensuite à Rome et y célébra un magnifique triomphe. Puis, il prononça un premier discours devant le Sénat.  Extrait des actes du Sénat, le 25 septembre : « Pères conscrits, nous avons vaincu les Perses. Point n’est besoin d’un long discours. Il faut seulement que vous sachiez quelles furent leurs armes, quel fut leur équipage. Tout d’abord, sept cents éléphants portant une tour avec des archers et leur charge de flèches. Nous en avons capturé trente, deux cents gisent morts, nous en avons ramené dix-huit. Il y avait mille huit cents chars à faux. Nous aurions pu en ramener deux cents, dont l’attelage a été tué, mais nous y avons renoncé parce que cet armement se prête à la contrefaçon.  Nous avons dispersé cent vingt mille de leurs cavaliers, les cataphractaires, qu’ils appellent clibanaires, nous en avons tué dix mille au combat et nous avons équipé les nôtres de leurs armes. Nous avons capturé un grand nombre de Perses et nous les avons vendus. Nous avons récupéré les terres situées entre les deux fleuves, celles que la bête impure avait abandonnées. Nous avons dérouté et mis en fuite Artaxerxès, roi tout-puissant par son titre et par son pouvoir : la terre des Perses l’a vu fuir et, par le chemin où furent jadis emportées nos enseignes, le roi en personne s’est enfui en abandonnant les siennes394. Sénateurs, voici les faits. Pas besoin de discours : nos soldats reviennent riches, aucun dans la victoire ne ressent la fatigue. À vous de décréter une cérémonie d’action de grâces395, afin que les dieux ne nous trouvent pas ingrats. »  (p. 43-46)

 

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Histoire auguste, Tome III 2e partie : Vie d'Alexandre Sévère, extrait

Novalis, Hymnes à la nuit, extrait.

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Novalis, Hymnes à la nuit. Chants spirituels. Disciples à Saïs, Les Belles Lettres, coll. Bibliothèque allemande, broché, LXII - 280 pages, 27€.

 

 

Dans ces trois œuvres emblématiques du romantisme allemand, Novalis explore les thèmes de la nuit, de la religion chrétienne et de la nature. Le traducteur remet également en question l'image d'un Novalis francophile, excessivement latin, qui a contribué à charger sa langue de pathos et à effacer son caractère souvent prosaïque.

« II

Faut-il toujours que le matin revienne ? Le pouvoir du terrestre ne prend-il jamais fin ? Un affairement funeste consume l’approche céleste de la nuit. Le sacrifice secret de l’amour brûlera-t-il éternellement ? La lumière a son temps, qui lui fut mesuré ; mais la domination de la nuit est hors du temps et hors de l’espace. – La durée du sommeil est éternelle. Sommeil sacré – ne ménage pas tes bienfaits aux adeptes de la nuit, tout au long de ce labeur terrestre. Seuls les sots te méconnaissent et ne savent d’autre sommeil que l’ombre que tu jettes sur nous par compassion au crépuscule de la nuit véritable. Ils ne te sentent pas dans le flot doré des grappes – ni dans l’huile merveilleuse de l’amandier, ni dans la sève brune du pavot. Ils ne savent pas que c’est toi qui flottes autour de la poitrine tendre de la jeune fille, et fais de ses entrailles un paradis – ils ne pressentent pas que, surgi des anciennes légendes, tu viens à notre rencontre en ouvrant le ciel, et que tu portes la clé des demeures bienheureuses, messager silencieux de secrets infinis.

III

Un jour que je versais des larmes douloureuses, que mon espoir, bientôt évanoui dans la souffrance, s’en allait en ruisselant, et que je me tenais seul auprès du tertre sec, dont l’espace étroit et sombre abritait la forme de ma vie, solitaire comme aucun solitaire ne l’a jamais été, acculé et poussé par une angoisse indicible, sans force, j’étais à peine l’idée de la détresse ; et soudain, tandis que j’étais là à regarder autour de moi, quêtant du secours, ne pouvant plus avancer ni reculer, accroché par une nostalgie infinie à la vie fuyante et évanescente, je fus saisi d’un frisson crépusculaire venu des lointains bleus, des cimes de mon ancienne félicité – et le lien de la naissance, la chaîne de la lumière, se déchira d’un seul coup. La splendeur terrestre s’enfuit au loin, et avec elle mon deuil, et la mélancolie conflua dans un monde nouveau d’une profondeur insondable – oui, ton monde à toi, enthousiasme nocturne, endormissement du ciel qui vint à moi : le site se souleva doucement, et mon esprit, délié, nouveau-né, flotta au-dessus de celui-ci. Le tertre se fit nuage de poussière, et à travers le poudroiement je vis les traits transfigurés de la bien-aimée. L’éternité reposait dans ses yeux – je saisis ses mains, et les larmes se changèrent en chaîne étincelante, indéfectible. En contrebas, dans le lointain, les millénaires passèrent comme une tempête. À son cou, je versai des larmes d’extase devant la vie nouvelle. – Ce fut le premier, l’unique rêve – et depuis lors j’éprouve une foi éternelle, immuable, en le ciel de la nuit et sa lumière, la bien-aimée. » p. 69-70.

 

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Novalis, Hymnes à la nuit, extrait.

La librairie Guillaume Budé s'ouvre à la bande dessinée !

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Chers clients,

La librairie Guillaume Budé est heureuse de vous annoncer l’ouverture en sa boutique d’un rayon exclusivement consacré aux bandes dessinées inspirées par l’histoire et les civilisations antiques.

Depuis une dizaine d’années, de jeunes auteurs et dessinateurs ne cessent de nous surprendre en proposant des œuvres de qualité, puisant leurs sujets et leurs personnages aussi bien dans la mythologie, l’histoire ou la littérature gréco-latines, et bénéficiant souvent des conseils de spécialistes afin de coller autant que l’exercice de la fiction le permet aux réalités politiques, sociales ou religieuses du temps.

Nous avons voulu que notre rayon soit le reflet de cette diversité éditoriale, et qu’il propose outre les indémodables classiques tels qu’Alix et Papyrus, ou la série à succès Murena, un large choix d’œuvres plus confidentielles et habituellement difficiles à trouver en librairie.

Pour vous les présenter, nous avons constitué une galerie Pinterest vous offrant la possibilité d’admirer la couverture de chacune des bandes dessinées disponibles à la librairie.

En attendant votre visite, nous vous avons également sélectionné cinq magnifiques planches extraites de différentes séries. 

 

TOUTES NOS BANDES DESSINEES EN GALERIE

 

 

J. Martin, R. Morales, Les aventures d'Alix, Vol. 24. Roma, Roma...

 

J. Martin, V. Mangin, Th. Démarez, Alix Sénator, Tome 2 : Le dernier pharaon

 

 

Marazano & Frusin, L'expédition, Volume 1 : Le lion de Nubie

 

 

Marini, Les aigles de Rome, Volume 1 

 

 

Sieurac & Genot, Arelate, Tome 3 : Atticus

 

La librairie Guillaume Budé s'ouvre à la bande dessinée !

Nouveautés de juin 2014 : galerie et choix des libraires

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Nouveautés de juin 2014 : galerie et choix des libraires

Les favoris de Mélanie Mougin :

 

 

Hilton Tims, Erich Maria Remarque, le dernier romantique, traduit par Jean-Marc Mouillie, Les Belles Lettres, broché, 336 pages, 23 €.

La biographie de Hilton Tims éclaire de manière sobre et saisissante l’étonnante vie de celui qui fut confronté directement, et qui s’opposa, aux deux tragédies que furent la Grande Guerre et le nazisme, qui lia son destin à certaines des femmes les plus flamboyantes, émouvantes et célèbres de son époque, Marlène Dietrich en tête, et qui ne cessa de s’attacher à témoigner du destin des existences jetées dans la violence de l’histoire.

Au sujet d’À l’Ouest rien de nouveau : « Mais en Allemagne, à la différence de ce qui se passait ailleurs, le livre fit rapidement l’objet d’une controverse littéraire et politique, agitant l’opinion et attirant sur lui les foudres des conservateurs militaires et nationalistes de la « vieille garde » en raison du caractère défaitiste et de la description sans gloire du soldat allemand qu’ils y lisaient. Remarque décrivait la vie des tranchées telle qu’il l’avait observée, avec un réalisme cru et des passages d’allure documentaire. Le style de l’écriture, sèche, sobre, sans concession, souvent choquante, innovait dans le récit de fiction. À bien des égards, il annonce le style qu’Ernest Hemingway fit sien dans son propre roman sur la Première Guerre mondiale, L’Adieu aux armes, publié neuf mois plus tard aux États-Unis. Même avec un recul de cent ans, les descriptions que Remarque fait du conflit et des blessures physiques et psychologiques de ceux qui en furent victimes restent aussi frappantes que poignantes. Il apparut comme le porte-parole de tous les soldats entraînés dans ce conflit et c’est cette universalité qui le fit reconnaître des lecteurs, quels que soient leur rang et leur origine sociale. 

Ce fut également cet aspect, jugé subversif, qui joua dans les accusations politiques dont il fit l’objet. Elles n’émanèrent pas seulement de la droite. À gauche également le livre fut attaqué, ainsi que son auteur, pour défaut de position politique claire ou pour ne pas mettre en cause la politique économique et sociale des classes dirigeantes.

Dépassé par l’ampleur de son succès, Remarque fut totalement pris au dépourvu par la controverse qu’il provoqua et la virulence des attaques le visant personnellement, en particulier celles de ses collègues écrivains à l’évidence animés de jalousie professionnelle.» p.92

 

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Recto

Aux sources de la Méditerranée antique, sous la direction de Mathilde Carrive, Marie-Adeline Le Guennec, Lucia Rossi, Presses Universitaires de Provence, Collection Héritages méditerranéens, broché, 290 pages, 28 €.

Divers spécialistes de l'Antiquité s'interrogent sur la méthode à suivre pour constituer et exploiter un ensemble de sources, indispensable à toute démarche scientifique. Trois grands axes sont développés : la mise en place du corpus documentaire, le croisement des informations, y compris dans une approche pluridisciplinaire, et la distance que doit observer le chercheur vis-à-vis d'elles.

« Attestée avec certitude dès le dernier quart du IIe s. av. J.-C., la présence d’acteurs économiques occidentaux en Égypte se renforça et se diversifia au cours du Ier s. av. J.-C. : aux bénéfices tirés du commerce maritime et de son financement s’ajoutèrent les gains découlant de la propriété foncière et de son exploitation. Ce processus se réalisa dans un contexte politique favorable, scellé par l’établissement de rapports de clientèle et de patronage entre les deux pays. Les sources littéraires permettent de préciser les cas d’interaction et d’interférences entre le volet politique et le volet économique des rapports Romains-Lagides : tel est le cas des allusions de Cicéron se référant à la loi agraire de P. Servilius Rullus en 63 av. J.-C ou bien encore des faits relatés par Plutarque et Suétone au sujet de la proposition de loi avancée par Crassus en 65 av. J.-C. . Ces deux projets de loi qui préconisaient, d’une part, la vente des terres égyptiennes pour le financement de la loi agraire et, d’autre part, l’annexion de l’Égypte à des fins fiscales ne furent jamais votés et la création d’un système provincial ne s’acheva qu’en 30 av. J.-C. Or si les sources littéraires ne permettent pas de préciser les secteurs de la vie économique égyptienne intégrés par des citoyens romains à l’époque républicaine, la documentation papyrologique en revanche montre clairement qu’au milieu du Ier siècle av. J.-C., les Romains faisaient désormais partie du milieu socio-économique des grands propriétaires fonciers, qui jusqu’alors était l’apanage des Grecs et des Macédoniens d’Alexandrie. » Lucia Rossi, Les Romains en Égypte et la propriété foncière, p.187-188.

 

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Jérôme Baschet, Les justices de l'au-delà. Les représentations de l'enfer en France et en Italie (XIIe-XVe siècle), préface de Jacques Le Goff, École française de Rome, coll.  Classiques de l'École Française de Rome, broché, 732 pages, 25 €.

Une étude sur l'enfer envisagé comme l'un des grands faits sociaux de l'époque médiévale. L'accent a été mis sur l'iconographie (sculptures, fresques, miniatures), tout en considérant la théologie du châtiment éternel, les visions de l'au-delà, les représentations théâtrales, la littérature morale et des exemples de prédication.

« Ainsi en tant que lieu propre des puissances diaboliques, l’enfer s’assure une présence scénique dans de nombreuses représentations dont le thème n’implique pourtant aucune évocation infernale. Cette polarisation traduit matériellement, dans l’espace scénique, la fonction d’opposant que les Mystères attribuent aux forces démoniaques.Sous quelle forme l’enfer est-il alors montré ? Si un élément architectural intervient fréquemment, laissant parfois apparaître les ruines d’une tour délabrée, c’est la gueule qui constitue l’élément le plus caractéristique. Ainsi, dans le Mystère de l’incarnation, joué à Rouen en 1474, l’enfer est «  faict en manière d’une grande gueulle, se cloant et ouvrant quand besoin est ». Elle comporte des éléments en étoffe ou en cuir peint (en particulier ceux qui permettent aux diables d’entrer ou de sortir de la gueule) ajoutés sur une structure maçonnée pouvant résister au feu. Des dispositifs accessoires permettent parfois aux démons de sortir par les oreilles du monstre, de faire jaillir des flammes, de produire fumée, puanteur et vacarme.

            En Italie, il ne semble pas que la gueule ait eu le même succès. La grotte constitue l’unique élément de décor dans la laude ombrienne, et il semble que l’enfer ait été, tout comme les limbes, figuré ainsi. Ce n’est que dans les « Sacre Rappresentazioni » de la seconde moitié du XVe siècle que l’on voit apparaître la gueule de Léviathan, c’est-à-dire au moment même où elle se développe dans l’iconographie de l’Italie du Nord. Un parallèle peut ainsi être établi avec l’iconographie, puisque celle-ci témoigne également d’une opposition entre la France, où la gueule est employée couramment, et l’Italie, où elle n’apparaît que de façon limitée, et surtout à la fin de notre période. » p.462-463.

 

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Les favoris de Gaëtan Flacelière :

 

Paul Zumthor, La mesure du monde. Représentation de l'espace au Moyen Âge, Seuil, coll. poétique, broché, 456 pages, 33.50 €.


La perception que nous avons de l'espace est fortement influencée par notre environnement culturel. Celle-ci a évolué tout au long des dix siècles qui nous séparent du Moyen Age. C'est l'histoire de cette mutation prodigieuse de l'Occident qui est retracée à l'occasion de cette publication.

Extrait : « Un rapport très personnel s’établit entre le voyageur et son cheminement. L’Europe d’avant le XVIIIe siècle ignore les « routes » au sens banal que nous prêtons à ce mot : moyen de joindre deux points extrêmes qui suffisent à définir sa fonction, l’espace entre eux se trouvant dévalorisé et ne comptant que si la publicité touristique s’en mêle. Ainsi, nos routes séparent autant qu’elles unissent. Le chemin médiéval, au contraire, profondément inscrit dans la mémoire de chacun, dans les traditions locales, est hommage à l’espace : chaque tronçon en invite à la halte et porte une signification originale – originaire. Chaque carrefour ouvre sur un horizon mythique. S’y fonde une « vénérabilité diffuse des parcours », selon l’expression de A. Dupront. De village en village, le chemin est série ordonnée de lieux ; mais, en lui-même, il est lieu ; milieu aussi, autant que voie que communication. Il est ait d’abord pour le piéton, l’âne ou la mule, le cheval de bât ; moins aisément pour le charroi ; à peine pour le chevalier dont le destrier en armes coupera plutôt à travers champs, landes et guérets. Il progresse à la manière d’un ruisseau, que ses méandres n’empêchent pas de garder tant bien que mal une direction générale. L’homme, l’animal y marchent ; corps debout, dans l’espace nu, et qui, mettant un pied devant l’autre, en font la découverte musculaire et visuelle, laquelle est emprise ; engagement physique total, exigé par le mouvement orienté et comme polarisé vers un but qui est un lieu. Tant de valeurs, intégrées à l’idée même de chemin, restent, on peut le penser, sous-jacentes aux motivations politiques et économiques poussant certains rois à s’intéresser à l’entretien et à la sécurité des voies qui traversent leurs terres ; marque spatiale de domination. » (p. 173-174)

 

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Henry Bardon, La littérature latine inconnue, préface de Pierre Laurens, Klincksieck, coll. Librairie Klincksieck – Série Littérature, 2 volumes reliés sous coffret, 734 pages, 99 €

Une synthèse érudite publiée en 1952-1956 et à nouveau disponible sur la littérature latine jusqu'au Ve siècle, qui met en avant des vestiges, fragments et souvenirs de grands noms, retrouvés au détour d'une citation ou d'une référence. Parmi eux figurent des poètes comme Mécène, Messalla ou Asinius, et des tragédiens comme Ennius.

Extrait : « Effaçant tous ses rivaux par ses dons admirables, Cicéron apparaît presque seul. La réalité fut différente : ne soyons pas dupes du génie.

Le néo-platonisme, le stoïcisme, l’épicurisme captivaient toujours les Romains. Cicéron, qui se plaît à évoquer, dans les Tusculanes, le zèle philosophique d’un contemporain de Lucilius : Tibus Albucius, reconnaît que, de son temps, ce goût n’a pas faibli. Dans ses premières Académiques, il choisit pour interlocuteur L. Lucinius Lucullus ; ce grand général, adepte de l’école académicienne, avait attiré auprès de lui Antiochos, disciple de Philon, - suivant l’exemple de Scipion Emilien, qui avait eu pour amis Polybe et, surtout, Panétius.

Au premier livre du De Finibus, Cicéron a comme interlocuteurs L. Manlius Torquatus, Q. Lucilius Balbus et C. Valérius Triarius. Eux non plus, ils ne s’étaient pas contentés de connaissances superficielles : leur culture englobait la philosophie autant que la littérature, les sciences ou le droit. Au livre III, c’est Caton l’Utique, le stoïcien, qui provoque les réponses de Cicéron. Ses convictions étaient assez fermes pour qu’il s’entourât de philosophes grecs d’écoles diverses. Au cours de sa vie agitée, il eut auprès de lui Athénodore, Antipater, Philostrate, Apollonidès et Démétrios.

Ces Grecs connaissaient à Rome même une faveur soutenue. L’on apprécie leur intelligence, et ils perpétuent en terre latine les grands penseurs de l’Hellade. » p. 203

 

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Chrétiens persécuteurs. Destructions, exclusions, violences religieuses au IVe siècle, sous la direction de Marie-Françoise Baslez, Albin Michel, coll. Bibliothèque historique, broché, 400 pages, 25 €. 

Au IVe siècle, le christianisme passe de religion minoritaire et persécutée à religion tolérée et tolérante, puis officielle et parfois répressive. A partir de Constantin Ier, des persécutions sont exercées contre des chrétiens hérétiques, les païens et les juifs considérés comme des ennemis de l'intérieur. Les études ici réunies invitent à réfléchir sur la notion même de persécution.

Extrait : « La mort de Julien a plongé Libanios dans un immense chagrin, causé non seulement par la disparition d’un homme qu’il aimait et admirait, mais par les sombres perspectives qui s’ouvraient pour la vie intellectuelle et la prospérité de la religion païenne. Libanios ne met pas en avant des craintes personnelles et le fait est que son comportement parfaitement honorable sous le règne de Julien était de nature à lui valoir le respect des ennemis de l’empereur disparu : il avait avec constance plaidé la cause d’Antioche auprès d’un Julien ulcéré et il était intervenu plusieurs fois auprès de différents responsables en faveur de chrétiens menacés de confiscation parce qu’ils avaient fait bâtir en utilisant des matériaux pillés dans des temples ; à l’occasion, il avait conseillé d’éviter de réprimer trop brutalement les chrétiens coupables au risque de leur donner une popularité excessive, comme dans le cas de Marc d’Aréthuse. Mais tous ses adversaires n’étaient pas prêts à lui pardonner et Libanios a conscience qu’il lui faut désormais, comme à ceux dont la solidarité avec Julien était avérée, faire preuve de prudence : il y a des propos, écrit-il, qu’il est dangereux de tenir. D’un autre côté, faire l’éloge du grand homme qui vient de disparaître est un devoir. Libanios semble avoir échappé à cette double contrainte en écrivant la Monodie sur Julien sans la publier, c’est-à-dire en veillant à ce qu’elle ne fût communiquée qu’à des lecteurs sympathisants. » (p. 266-267)

 

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Opération Livres anciens d'occasion

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Opération Livres anciens d'occasion

Chers clients,

Nous sommes heureux de vous annoncer le début, ce vendredi 11 juillet, d’une grande opération « livres anciens d’occasion », qui se prolongera jusqu’à samedi 2 août inclus. Vous trouverez exceptionnellement dans notre boutique des centaines de titres à prix attractifs et couvrant tous les domaines habituels de la librairie : histoire et littérature antiques, Moyen Âge et Renaissance, philosophie, religions et mythologies, archéologie, philologie et bibliologie, arts et beaux livres, etc.

 

Nous vous attendons nombreux !

 

Offre valable en magasin uniquement. Attention, il ne s’agit en aucun cas de soldes sur des ouvrages neufs !

Michel Zink, Roman rose et rose rouge, extrait.

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Michel Zink, Roman rose et rose rouge, extrait.

Michel Zink, Roman rose et rose rouge, Le Roman de la Rose ou de Guillaume de Dole de Jean Renart, Les Belles Lettres, coll. Les Belles Lettres/Essais, broché, 146 pages, 19€.

 

Ce livre est un essai sur le Roman de la Rose de Jean Renart, roman atypique et sophistiqué du début du XIIIe siècle, généralement désigné aujourd'hui sous le nom de Roman de Guillaume de Dole, du nom de son héros, pour le distinguer du célèbre Roman de la Rose de Guillaume de Lorris et Jean de Meun.
Dans ce dernier, la rose est la métaphore de la jeune fille aimée et de sa virginité. Dans le Roman de la Rose de Jean Renart, la rose, bien réelle, est une marque de naissance sur la cuisse de l’héroïne.

 

« Si la création littéraire est un rêve éveillé, c’est un rêve contrarié. Chacun trouve un intérêt sans cesse renouvelé à se figurer la satisfaction sans obstacle de ses désirs ; l’accumulation infaillible de succès ne lui paraît alors ni monotone ne lassante. Au contraire, la littérature tire sa matière de la résistance au désir dont elle se fait l’expression, elle se fonde sur les obstacles qu’elle lui invente ; c’est à travers eux, et non directement, que le lecteur s’attache à ce désir, se l’approprie, s’identifie à lui. Les livres entièrement noirs sont nombreux, tandis qu’il n’existe nulle part de livre entièrement rose. Le titre le plus célèbre de la Bibliothèque Rose est Les malheurs de Sophie. En effet, le rêve éveillé, dans lequel tous les désirs se réalisent en imagination, n’existe pas seul, mais il est inséré dans la vie du rêveur, à laquelle il emprunte ses éléments et dont la sombre réalité le contredit et le ternit sans cesse en lui rappelant qu’il est un rêve. Mais l’œuvre littéraire est isolée dans le monde des mots, coupée, dès lors qu’elle est écrite, de la subjectivité de son auteur, et, si elle n’intègre pas les ombres rebelles au désir, rien ne la rattachera au réel, aucun signe en elle ne rappellera qu’elle prétend entretenir avec lui un rapport d’imitation ou de déformation. Or le plaisir qu’elle procure avant tout est d’être tout autre chose que lui et de lui ressembler. Et il faut encore ajouter, pour en finir avec ces banalités, que le contraste entre le jeu littéraire et la réalité n’est pas entre le contenu de la littérature et la vie, mais entre l’activité littéraire, écriture ou lecture, et le reste des activités réelles. À quoi reconnaître que les mots du livre ressemblent à la vie ? En particulier, à ce qu’ils font semblant de n’être pas totalement malléables, à ce qu’ils font comme s’ils éaient résistants au désir.

            Le livre rose n’existe pas mais il existe presque. C’est, exemple emblématique, le Roman de la Rose ou de Guillaume de Dole de Jean Renart, roman rose à l’exception de la rose qui est l’objet de la seule péripétie douloureuse de son déroulement, et qui est rouge. » p.11-12.

 

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18-19 juillet 64 : Le grand incendie de Rome, Extraits

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Du grand incendie de Rome lui-même, qui se déclara dans la nuit du 18 au 19 juillet 64, se prolongea durant six jours et détruisit selon certaines sources jusqu’aux deux tiers de la cité, ne subsistent que des « témoignages » secondaires, tels ceux de Tacite, Suétone et Dion Cassius. Malgré leurs parti-pris, notamment à propos de l’identité des coupables (Néron, les Chrétiens) et des affirmations manquant comme de coutume de nuances, leurs récits, en plus d’être écrits en une langue souvent remarquable, rendent raisonnablement compte de l’effroyable tragédie humaine et monumentale qui frappa la Ville éternelle tout autant que l’imagination des anciens. 

 

 

 

Extrait n°1 : « Le feu prit d’abord dans la partie du cirque contigüe aux monts Palatin et Caelius ; là, grâce aux boutiques remplies de marchandises qui alimentent la flamme, violent dès sa naissance et poussé par le vent, il dévora toute la longueur du cirque, car il n’y avait ni demeures entourées de fortes clôtures, ni temples ceints de murs, rien enfin qui pût ralentir sa marche. Dans son élan, l’incendie parcourut d’abord les parties planes, puis s’élança vers les hauteurs, et, de nouveau, ravagea les quartiers bas, devançant les remèdes par la rapidité du mal et trouvant une proie facile dans la Ville aux ruelles étroites et tortueuses, aux immeubles mal alignés, telle que fut la Rome d’autrefois.

De plus, les lamentations des femmes épouvantées, la débilité de l’âge ou l’inexpérience de l’enfance, ceux qui songeaient soit à eux-mêmes soit à autrui, en traînant les faibles ou en les attendant, les uns par leur retard, les autres par leur précipitation, bloquaient tout. Et souvent, en regardant derrière soi, on était assailli sur les côtés ou par-devant ; ou bien, si l’on avait réussi à s’échapper dans les quartiers voisins, ils devenaient aussi la proie des flammes, et ceux mêmes qu’on avait crus éloignés, on les trouvait dans le même état.

Enfin, ne sachant plus ce qu’il fallait éviter ou rechercher, on se met à remplir les rues, à s’étendre à travers champs ; certains, ayant perdu toute leur fortune, de quoi subvenir même aux besoins du jour, d’autres, par tendresse pour ceux des leurs qu’ils n’avaient pu arracher aux flammes, négligeant le chemin du salut, succombèrent. Et personne n’osait combattre l’incendie, devant les menaces réitérées de ceux qui, en grand nombre, défendaient de l’éteindre, et parce que d’autres lançaient ouvertement des torches, en s’écriant qu’on les y incitait, soit pour exercer leurs rapines avec plus de licence, soient qu’ils aient agi par ordre. »

Tacite, Annales, 15, 38, 2-7 in Tacite, Annales Tome IV, Livres XIII-XVI, texte établi et traduit par Pierre Wuilleumier, Les Belles Lettres, coll. C.U.F. série latine, 1978 (2e édition ; 6e tirage, 2010), XVIII-261 pages, 47,70 €.


 

 

Extrait n°2 : « Beaucoup de maisons furent détruites faute de secours, beaucoup aussi furent incendiées par ceux mêmes qui venaient porter de l’aide ; car les soldats, et, entre autres, les vigiles, ne songeant qu’au pillage, au lieu d’éteindre le feu, l’excitaient au contraire.

On n’avait d’autre spectacle que celui d’un immense brasier, comme dans un camp. On n’entendait répéter que ces mots :

  • Le feu est ici, le feu est là ! Comment ? Quel est l’auteur ? Au secours !

C’étaient des clameurs et des hurlements incessants d’enfants, d’hommes, de vieillards, au point que la fumée et les cris empêchaient de rien distinguer et de rien comprendre ; aussi pouvait-on voir des personnes demeurées immobiles, sans voix, comme frappées de stupeur. »

Dion Cassius, Histoire romaine, 62, 16-17 in La véritable histoire de Néron, textes réunis et présentés par Alain Rodier, Les Belles Lettres, coll. La véritable histoire, 2013, broché, 235 pages, 13,50 €.

 

 

 

Extrait n°3 : « Le fléau se déchaîna pendant six jours et sept nuits, obligeant le peuple à chercher un gîte dans les monuments publics et les tombeaux. Alors, outre un nombre infini de maisons de rapport, les flammes dévorèrent les habitations des généraux d’autrefois, encore parées des dépouilles ennemies, les temples des dieux, voués et consacrés par les rois, puis lors des guerres contre Carthage et contre les Gaulois, enfin tous les monuments curieux et mémorables qui restaient du passé. »

Suétone, Vie de Néron, 38, 4-5 in Suétone, Vies des douze Césars, Tome II, texte établi et traduit par Henri Ailloud , Les Belles Lettres, coll. C.U.F. série latine, 1931 (10e tirage : 2010), 418 pages, 35,50 €.

 

Pour aller plus loin :

 

 

Catherine Salles, Et Rome brûla, Larousse, 2009, broché, 255 pages, 18,25 €.

 

 

 

Miriam T. Griffin, Néron ou la fin d’une dynastie, traduit de l'anglais par Alexis d'Hautcourt, Infolio, coll. Memoria, 2002, broché, 367 pages, 28,90 €.

 

18-19 juillet 64 : Le grand incendie de Rome, Extraits

Nouveautés de la collection Scripta Antiqua

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Nouveautés de la collection Scripta Antiqua

(Re)découvrez les dernières parutions de la brillante collection Scripta antiqua éditée par Ausonius, entièrement dédiée à l’antiquité.

 

Grégory Bonnin, Énora Le Quéré, Pouvoirs, îles et mer. Formes et modalités de l'hégémonie dans les Cyclades antiques (VIIe s. a.C.-IIIe s. p.C.), Ausonius, coll. Scripta antiqua, broché, 380 pages, 25 €.

Une histoire des îles cycladiques entre le VIIe siècle av. J.-C et le IIIe siècle apr. J.-C étudiée sous des angles géopolitiques, économiques, diplomatiques et culturels et centrée sur le rapport entre les Cyclades et les différents pouvoirs ayant dominé la région égéenne.

Présentation de l’éditeur : « Plus qu’un simple état de la science sur les Cyclades antiques, ce livre entend interroger les perspectives géopolitiques, économiques, diplomatiques et culturelles induites par le rapport entre les Cyclades – comprises comme un ensemble cohérent dans ses diversités – et les différents pouvoirs ayant dominé la région égéenne au cours du millénaire envisagé ici. C’est ainsi face aux pouvoirs naxien, parien, samien, athénien, lagide, rhodien puis finalement romain que l’histoire des îles cycladiques est interrogée par les vingt contributeurs que réunit cet ouvrage, dans une approche fondée sur la convergence des sources historiques et archéologiques.
La question de la domination et le rapport dominant/dominés se trouvent au cœur de leurs préoccupations sans pour autant s’y limiter. C’est à la fois une histoire de l’Archipel entre le VIIe s. a.C. et le IIIe s. p.C. qui est proposée, en même temps qu’une réflexion sur les jeux d’influences dans le cadre d’une domination exogène, ainsi qu’une lecture de la création progressive d’une identité nouvelle. En effet, c’est dans un rapport constant avec ces différents pouvoirs que s’est créée l’identité du groupe qui y était soumis, celui des Cyclades, les îles en cercle, situées à la fois à la marge des sphères d’influences de leurs puissants voisins et au cœur d’un espace égéen centré autour de Délos. »

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Dominique Hollard, Fernando Lopez Sanchez, Le Chrisme et le Phénix. Images monétaires et mutations idéologiques au IVe siècle, Ausonius, coll. Scripta antiqua, broché, 222 pages, 25 €.

Un ensemble d’études qui étudient l’iconographie monétaire dans l’Empire romain du IVe siècle comme un élément de compréhension des mutations majeures qui affectèrent l'Antiquité tardive.

Présentation de l’éditeur : « Les mutations majeures qui affectèrent l’empire romain du ive siècle sont au cœur des questionnements sur l’Antiquité tardive. En premier lieu, le passage du christianisme d’un statut de secte persécutée à celui de religion d’État, mais également la domination d’une armée de plus en plus barbarisée, contrôlant les empereurs bien plus qu’elle ne les sert. On peut aussi évoquer le développement d’une administration bureaucratique étouffante. Le souverain lui-même cesse d’être le Princeps, c’est-à-dire “Premier” des magistrats, pour devenir l’émanation de la sphère divine, censée procurer au monde romain des victoires perpétuelles. L’époque est aussi marquée par la pression croissante sur Rome des peuples barbares en mouvement et la confrontation récurrente avec le rival oriental : l’empire perse des Sassanides.
Or, les monnaies nous parlent de tout cela. L’iconographie monétaire, élaborée avec soin par l’administration, a en charge de diffuser un discours idéologique qui légitime le pouvoir des souverains et de l’État. Ces images, souvent massivement reproduites, sont contemporaines des bouleversements qu’elles commentent. Elles constituent une source historique authentique et majeure, quoi que sous-exploitée, pour la compréhension des enjeux du Bas-Empire. Les études rassemblées dans cet ouvrage éclairent quelques-uns des aspects les plus saillants de l’imagerie numismatique entre l’avènement de Constantin (306) et la mort de Théodose (395). Elles révèlent en particulier la dynamique de deux symboles concurrents, parfois complémentaires mais souvent incompatibles : le Phénix, fabuleux volatile solaire aux renaissances multiples et le Chrisme, d’abord lumineux gage de victoire apparu à Constantin, puis emblème dynastique et signe chrétien. Défrichant des voies encore trop peu empruntées, ces études de cas se veulent une incitation à examiner plus largement une imagerie souvent jugée à tort terne et répétitive, pour réinsérer pleinement la numismatique de l’empire tardif au centre des recherches historiques. »

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Olivier Devillers, Neronia IX. La villégiature dans le monde romain de Tibère à Hadrien. Actes du IXe congrès de la SIEN, Ausonius, coll. Scripta antiqua, broché, 347 pages, 25 €.

Les divers articles permettent d'esquisser une géographie du séjour secondaire dans l'Empire en montrant sa diffusion générale et sa place dans la genèse d'une société impériale et d'une culture universelle.

Présentation de l’éditeur : « Issu du neuvième congrès international de la Société internationale d’Études néroniennes (Villa Vigoni 3-6 octobre 2012), cet ouvrage rassemble 31 contributions de spécialistes de disciplines diverses sur le thème de la villégiature au Ier siècle p.C. Celle-ci y est considérée dans ses dimensions sociales et économiques, culturelles et intellectuelles, éthiques et politiques, non seulement en Italie, mais aussi dans les provinces. Une première partie privilégie la connaissance de l’otium, ses pratiques, ses représentations, ses stéréotypes et ses critiques. Une deuxième s’intéresse à la géographie et aux aménagements de la villégiature. Une troisième met en évidence les composantes politiques, que l’on trouve dans les résidences des princes (le lieu de décision n’est plus Rome, mais l’endroit où séjourne le prince), mais aussi dans celles de la haute-sphère des milieux dirigeants. »

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Catherine Apicella, Marie-Laurence Haack, François Lerouxel, Les affaires de Monsieur Andreau. Économie et société du monde romain, Ausonius, coll. Scripta antiqua, broché, 316 pages, 25 €.

22 contributions d'histoire économique et sociale romaine dédiées à Jean Andreau, un des meilleurs spécialistes du domaine.

Présentation de l’éditeur : « Cet ouvrage collectif rassemble plusieurs études d’histoire économique et sociale romaine en l’honneur de Jean Andreau qui est aujourd’hui un des meilleurs spécialistes internationaux de ce domaine. S’il est d’abord le spécialiste de la banque et des banquiers de métier dans le monde romain antique, Jean Andreau s’est intéressé plus largement, dans ses travaux et dans son enseignement, à l’ensemble des aspects de l’économie romaine et à la spécificité de celle-ci par rapport aux autres périodes historiques. Les contributions rassemblées ici sont liées aux différents aspects de son œuvre scientifique et on y trouve des études de cas et des approches plus générales, des analyses de documents et des réflexions historiographiques sur certains des principaux thèmes qui structurent l’histoire économique et sociale de l’Antiquité romaine : l’économie agraire, le commerce et les marchés, la monnaie et les statuts sociaux. Le volume donne un aperçu des recherches actuelles en histoire économique romaine. »

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Christian Bouchet, Isocrate l'Athénien ou La belle hégémonie : étude des relations internationales au IVe siècle a.C., Ausonius, coll. Scripta antiqua, broché, 278 pages, 25 €.

Grâce à une analyse du vocabulaire et des registres employés dans ses textes en lien avec le contexte politique de l'époque, l’ouvrage entend nous donner un nouveau regard sur le célèbre rhéteur.

Présentation de l’éditeur : « Trop souvent et trop longtemps considéré comme un intellectuel de bureau, éloigné de la tribune, Isocrate mérite très certainement une étude renouvelée, tant sa pensée politique s’est affirmée, avec force souvent et avec subtilité à l’occasion. Maître de rhétorique, d’abord proche des sophistes, Isocrate a, durant sa très longue vie (436-338), assisté à nombre d’événements qui devaient altérer ou réformer la démocratie athénienne (guerre du Péloponnèse, dissolution de la ligue de Délos en 404/3 et création de la seconde Confédération maritime en 378, guerre des Alliés en 357-355 et ascension de Philippe II de Macédoine dans ces mêmes années 350). Bien présents dans les discours et les lettres du rhéteur, tous ces faits s’ordonnent en fonction de la question sans cesse posée de l’hégémonie athénienne. Pour Isocrate, sa cité aspire légitimement à l’hégémonie, à la prééminence en Grèce, face aux prétentions de Thèbes et surtout de Sparte ; et lorsque les rapports de force deviennent franchement défavorables à Athènes, dans les années 360-350, il envisage une autre forme d’hégémonie, distincte de l’archè. Le vocabulaire de la domination militaire et politique laisse alors la place à un registre plus politique et culturel. C’est ce glissement sémantique qu’analyse le présent ouvrage, ponctué par une traduction nouvelle du Sur la Paix (356/355). »

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Ségolène Demougin, Milagros Navarro Caballero, Se déplacer dans l'Empire romain. Approches épigraphiques, Ausonius, coll. Scripta antiqua, broché, 292 pages, 25€.

L’ouvrage s’appuie sur l’épigraphie pour étudier sur les différentes formes de voyages des Romains et ainsi que les aménagements proposés par le réseau routier.

Présentation de l’éditeur : « Le monde romain n’est ni statique, ni figé, ni fermé ; malgré les incertitudes et les dangers, de nombreux voyageurs n’hésitent pas à le parcourir. Sont examinées ici toutes les formes du voyage, d’abord publiques, ou semi-publiques, à l’exclusion du domaine militaire : déplacements exigés par la bonne administration ; mutations diverses ; ambassades dépêchées à Rome ; fréquentation des assemblées provinciales… Elles sont facilitées par l’existence du cursus publicus, service d’état. Du semi-public relèvent les déplacements commerciaux, des trafics locaux au grand commerce international. Enfin, les voyages privés, comme les séjours d’étude ou de formation, l’installation dans les grandes métropoles de l’Empire, le tourisme et les pèlerinages, sont très pratiqués. De nombreuses installations sont mises à la disposition de tous ceux qui circulent aisément, grâce au réseau routier. C’est par des études fondées essentiellement sur les documents épigraphiques que tous ces points sont abordés dans ce volume. Il présente aussi, suivant les traditionnelles Rencontres de nombreuses trouvailles épigraphiques, provenant en majorité d’Italie et qui trouvent là leur première publication. »

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Nos horaires d'été : du mardi 29 juillet au samedi 6 septembre

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Chers clients,

 

Comme l'année dernière, la librairie ne ferme pas pendant les vacances d'été.

Nous aurons ainsi le plaisir de vous accueillir du mardi 29 juillet au samedi 6 septembre inclus aux horaires suivants  :

 

Du mardi au samedi : 10h - 12h30 / 13h30 - 19h

Fermeture le lundi (y compris le lundi 28 juillet)

 

Nous vous annonçons également que la librairie sera fermée pour inventaire le mardi 19 et 20 août.

 

L'actualité de la librairie se poursuivra comme d'habitude sur les réseaux et bien entendu sur ce blog !

 

A très bientôt et bonnes vacances à toutes et à tous,

Nos horaires d'été : du mardi 29 juillet au samedi 6 septembre

Pascal Boulhol, Grec langaige n’est pas doulz au François. Extrait.

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Pascal Boulhol, Grec langaige n’est pas doulz au François. Extrait.

Pascal Boulhol, Grec langaige n’est pas doulz au François. Étude et enseignement du grec dans la France ancienne, Presses universitaires de Provence, coll. Héritages méditerranéens, broché, 426 pages, 36 €.

 

Une étude sur la survivance du grec classique dans la France médiévale : oubliée par les Mérovingiens, la langue de référence de l'Antiquité est redécouverte au XIIe siècle et connaît un certain regain avant de susciter l'intérêt des lettrés à la fin du XVe siècle.

 

« De fait, la connaissance du grec est encore, dans la première moitié du XIIe siècle, chose des plus rares hors de l’Italie et du royaume anglo-normand. Paris, capitale septentrionale du savoir à cette époque, attire les plus grands esprits du temps, la théologie y fleurit, on y enseigne le trivium et le quadrivium, mais la langue d’Homère y demeure largement ignorée. Même un savant comme Pierre Comestor (ca. 110-1179), quand il prétend traduire le verset 12 du Psaume 73 [LXX] […], inscrit sur une mosaïque de la nouvelle église du Saint-Sépulcre depuis peu édifiée par les Croisés à Jérusalem, ne fait que trahir, sous un vernis lexical d’ailleurs largement emprunté à la Vulgate, son incapacité à décomposer une phrase simple, et, partant, son ignorance de la structure du grec biblique. On n’eût guère trouvé plus de science, à la génération précédente, chez un Pierre Abélard (1079-1142). Néanmoins celui-ci, dans une lettre qu’il aurait écrite entre 1132 et 1135, préconisait de faire apprendre le grec, conjointement à l’hébreu et au latin, aux moniales du Paraclet, lesquelles, à l’en croire, avaient en Héloïse une abbesse versée dans les trois langues. Une telle affirmation – à supposer que la correspondance soit  authentique -, manque de vraisemblance d’autant plus qu’Abélard lui-même, au mieux, n’avait qu’une très vague teinture d’hellénisme.

Même si un désir sincère d’apprendre le grec était venu à des Français de cette époque, il se fût aussitôt heurté à la pénurie de la matière première, je veux dire au manque de livres. Combien de manuscrit grecs trouvait-on à la fin du XIIe siècle, sur le territoire du Royaume France ? Moins de vingt apparemment […]. » p.82-83.

 

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Sur le même sujet : Jean-Christophe Saladin, La bataille du grec à la Renaissance, Les Belles Lettres, collection Histoire, broché, 546 pages, 45 €. 


9 août -48 : Pompée est vaincu par César à Pharsale. Extraits.

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Détail de la galerie de Pharsale au Chateau D'ancy-le-Franc.

Détail de la galerie de Pharsale au Chateau D'ancy-le-Franc.

Le 9 août 48 avant J.-C., grâce à sa stratégie militaire et malgré la supériorité en cavalerie de Pompée, César anéantit les troupes pompéiennes lors de la bataille de Pharsale. Les auteurs anciens nous racontent.

 

Extrait 1 : "Les Pompéiens, sans doute, se montrèrent à la hauteur de la situation. Non seulement ils supportèrent la salve des projectiles ennemis, mais ils résistèrent au choc des légions, gardèrent leur formation et, après avoir lancé leurs javelots, tirèrent l’épée. En même temps la cavalerie, à l’aile gauche de Pompée, s’élança tout entière, selon les ordres reçus, et toute la foule des archers se répandit. Notre cavalerie ne résista pas à leur charge, elle fut refoulée et céda un peu de terrain ; la cavalerie pompéienne ne l’en pressa que plus vivement et commença à se déployer par escadrons et à tourner notre ligne par la droite. Lorsque César s’en aperçut, il donna à la quatrième ligne qu’il avait formée avec six cohortes le signal convenu. Ces troupes s’élancèrent aussitôt en avant et firent en colonnes d’attaque une charge si vigoureuse contre les cavaliers de Pompée qu’aucun d’eux ne résista : tous tournèrent bride et non seulement cédèrent du terrain, mais se mirent aussitôt à fuir précipitamment pour gagner les crêtes les plus élevées. Après leur déroute, tous les archers et les frondeurs, qui restaient sans défense ni protection furent massacrés. »

César, Guerre Civile, 3.93 in César, Guerre Civile, Tome II, Livre III, texte établi et traduit par P. Fabre, 3e tirage de la huitième édition revue et corrigée par A. Balland, Les Belles Lettres, coll. C.U.F. série latine, 1936 (3e tirage 2010), broché, 248 pages, 28.40 €.

 

Extrait 2 : « Au moment où cette déroute eut lieu, Pompée, voyant s’élever un nuage de poussière, devina le désastre de sa cavalerie. Il serait difficile de dire quelles réflexions il fit alors, mais il avait tout l’air d’un homme pris de vertige ou de folie, et ne se souvenait même plus qu’il était Pompée le Grand ; il ne dit mot à personne et rentra à pas lents dans son camp. On aurait pu très justement lui appliquer ces vers : 

« Le cœur d’Ajax est envahi par la terreur, que suscite Zeus Père assis dans les hauteurs. Stupéfait, il s’arrête et rejette en arrière son bouclier que recouvrent sept peaux de bœufs. Il tremble en promenant ses regards sur la foule. »

Tel était Pompée lorsqu’il regagna sa tente, où il s’assit et resta muet jusqu’à l’instant où de nombreux ennemis, poursuivant les fuyards, pénétrèrent avec eux à l’intérieur du retranchement. Alors, prononçant cette seule parole : « Quoi ! Jusque dans mon camp ! », sans rien ajouter d’autre, il se leva, mit un vêtement convenant à son présent malheur et sortit à la dérobée. »

Plutarque, Vies, Pompée, 72.1 in Plutarque, Vies, Tome VIII, Sertorius-Eumène. Agésilas-Pompée, texte établi et traduit par R. Flacelière et E. Chambry (avec le concours de M. Juneaux pour les t. I et II), Les Belles Lettres, coll. C.U.F. série grecque, 1973 (2e tirage 2003), broché, 526 pages, 34.50 €.

 

Extrait 3 : « Pour finir, après qu’ils eurent soutenu pendant un très long temps un combat incertain, et que beaucoup, dans les deux camps également, furent tombés ou eurent été blessés, Pompée, dont la majeure partie des troupes était asiatique et sans expérience, fut vaincu, comme cela lui avait été clairement manifesté avant même l’action. En effet la foudre tomba sur son camp, un feu aérien, apparu au-dessus du camp de César, s’abattit sur le sien, des abeilles essaimèrent sur ses enseignes militaires et plusieurs victimes, qui avaient déjà été conduites sur les autels s’échappèrent. Et cette bataille eut un tel retentissement aussi sur le reste de l’humanité qu’en plusieurs lieux, le jour même du combat, on entendit des heurts de troupes et des cliquetis d’armes […]. Ces signes se produisirent ce jour-là même, chacun en son lieu, et, sur le moment, on ne leur ajouta pas foi, comme c’était naturel, mais quand les faits furent connus, on s’en émerveilla. »

Dion Cassius, Histoire Romaine, 41, 61 in Dion Cassius, Histoire Romaine, Livres 40-41, introduction, traduction et notes par M. Rosellini, Les Belles Lettres, coll. La Roue à Livres, 1996 (2e tirage 2004), broché, 208 pages, 21.30 €.

 

Pour en savoir plus :

Lucain, La Guerre civile. La Pharsale. Tome I, Livres I-V, texte établi et traduit par A. Bourgery,  Les Belles Lettres, coll. C.U.F. série latine, 1927 (7e tirage 2013), broché, XXVIII - 340 pages, 55 €.

 

Lucain, La Guerre civile. La Pharsale. Tome II, Livres VI-X, texte établi et traduit par A. Bourgery et M. Ponchont, Les Belles Lettres, coll. C.U.F. série latine, 1930 (7e tirage 2003), broché, 434 pages, 42.60 €.

 

Florus, Œuvres, Tome II, Texte établi et traduit par P. Jal. Les Belles Lettres, coll. C.U.F. série latine, 1968 (2e tirage 2002), broché, 156 pages, 27.40 €.

 

Appien, Les Guerres civiles à Rome, Livre II, traduction de J.-I. Combes-Dounous, introduction, révision et notes de Ph. Torrens. Les Belles Lettres, coll. La Roue à Livres, 1993 (3e tirage2014), broché, XXVIII - 208 pages, 27 €. 

 

 

 

 

 

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Chers clients,

 

 

Nous vous informons que la librairie sera fermée le vendredi 15 et le samedi 16 août. Nous en profitons pour vous rappeler que nous serons en inventaire le mardi 19 et le mercredi 20 août.

 

 

Nous aurons ainsi le plaisir de vous accueillir dès le jeudi 21 août.

 

 

A très bientôt.

 

Fermeture de la librairie jeudi 28 août de 10h à 13h30

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Chers clients,

La librairie Guillaume Budé sera exceptionnellement fermée le jeudi 28 août de 10h à 13h30.

Merci de votre compréhension.

Paul Veyne, Et dans l'éternité je ne m'ennuierai pas. Extrait.

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Paul Veyne, Et dans l'éternité je ne m'ennuierai pas. Extrait.

Paul Veyne, Et dans l’éternité je ne m’ennuierai pas, Albin Michel, broché, 272 pages, 19.50 €.

Le grand spécialiste de la Rome antique raconte, à sa façon et avec une sincérité peu commune, « le quotidien et l'intéressant ». Depuis son enfance provençale jusqu’à sa retraite actuelle dans un petit village près du Mont Ventoux en passant par le Collège de France, Paul Veyne nous livre avec enthousiasme ses souvenirs.

« Le fils de bourgeois que je n’étais pas entra en classe de sixième classique. Le professeur de lettres nous dit que tout homme cultivé devait avoir lu deux livres : la Bible et Homère. La Bible n’était pas de mon âge, dit sévèrement ma mère. L’Iliade, l’admirable Iliade, m’ennuya, mais l’Odyssée traduite par Victor Bérard m’a enthousiasmé (l’octogénaire que je suis devenu en sait encore de longues pages par cœur).

Je me suis donc rendu chez le libraire du bourg, pour savoir si l’auteur de l’Odyssée n’aurait pas écrit d’autres livres encore. Un bouquin à couverture jaune, intitulé Hymnes homériques, me tombe dans les mains ; je l’ouvre et, pour la deuxième fois, je tombe dans un monde autre. […]

Ce sonore bibelot de beauté non abolie, ces divinités lumineuses qu’on n’adore pas mais qu’on aime bien et qui ne font pas peur, ont scellé mon sort : ne me sentant pas les talents paternels de négociant, je deviendrais moi aussi professeur de lettres classiques. Car seule l’Antiquité païenne éveillait mon désir, parce que c’était le monde d’avant, parce que c’était un monde aboli. Tandis que le Moyen Âge n’a rien de romanesque ; il est chrétien et fait donc partie de notre monde ennuyeux. Si ma culture avait été plus étendue, peut-être aurais-je été séduit pas le Japon, autre monde autre ; mais il n’y avait pas d’autres livres à la maison que des manuels scolaires, quelques romans policiers et, venu je ne sais d’où, un tome dépareillé du Dictionnaire philosophique de Voltaire dans une édition du XVIIIe siècle. La haute montagne, qui n’est que pentes, glace et roc, est aussi un monde autre comme on verra.

Le livre jaune devint pour moi un objet de passion ; dès leurs jeunes années, d’autres enfants font de même, pour la vie, la découverte du jeu d’échecs ou, de nos jours, le maniement de l’ordinateur. Oui, l’érudition est ludique : elle est intéressante mais n’a aucun enjeu matériel, ni moral, ni souvent esthétique, ni sociale ni humain, c’est une simple curiosité, mais compliquée, ce qui fait son intérêt et son plaisir. Le livre jaune de la collection Budé devint l’échiquier ou l’ordinateur d’un jeu ésotérique auquel je voulais apprendre à jouer. » p.11-12.

 

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Pour information, vous pouvez retrouver Paul Veyne dans l’émission La Grande Librairie diffusée jeudi 11 septembre 2014.

Soirée Romantisme anglais le mercredi 24 septembre à 18h30

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Le mercredi 24 septembre à 18h30

 

La librairie Guillaume Budé a le plaisir de vous inviter à sa soirée de rentrée :

 

Moments du Romantisme anglais

 

Conversation entre Lucien d’Azay et Pascal Aquien

 

 

(John Martin, Manfred et la sorcière des Alpes - d'après Byron, 1837)

 

Toute l’originalité du romantisme anglais tient à des forces divergentes, et parfois même antagonistes, que des écrivains et des artistes sont parvenus à associer en tirant partie de leur énergie. Alors que Walpole, James Macpherson (Ossian) et Chatterton ressuscitaient le Moyen Âge et inauguraient le genre gothique, Wordsworth et Coleridge redécouvraient la nature, aspiraient à un lyrisme bucolique et élégiaque. La seconde génération de poètes, Byron, Shelley et Keats, réagit à la tendance gothique et à la simplicité rustique en se tournant non plus vers le Moyen Âge mais vers l’Antiquité classique, comme les artistes de la Renaissance, en quête d’un nouveau paganisme. D’autres, essayistes comme De Quincey et Hazlitt, développaient au même moment un style à la fois sec et sobre, rationnel, mais plus libre et riche en digressions propices à l’expression de leur singularité.

 

Pour cette visite des hauts lieux et des esprits forts du romantisme anglais, contempteurs des gouffres de l’histoire européenne comme des réalités cachées de la Nature, nous aurons le plaisir d’être guidé par deux spécialistes et passionnés : Lucien d’Azay, auteur entre autres du récent Keats, keepsake (Les Belles Lettres, 2014) et traducteur de Thomas Hazlitt (La solitude est sainte, Quai Voltaire, 2014), et Pascal Aquien, éditeur en chef de la revue Études anglaises et notamment responsable de la publication à la Pléiade des Œuvres de Thomas de Quincey.

 

Nous vous attendons nombreux !

 

Entrée libre. Réservation conseillée au 01 44 39 84 21 ou par courriel : librairie@lesbelleslettres.com

 

 

Biographie / Bibliographie complémentaire des invités :

 

 

Lucien d’Azay est romancier, essayiste et traducteur. Aux Belles Lettres, il a publié trois biographies romanesques : Ovide ou l’Amour puni (2001), Tibulle à Corfou (2003) et Le Faussaire et son double sur Thomas Chatterton (2009). Ainsi qu’un essai, Trois excentriques anglais (2011, Prix de la Revue des Deux Mondes 2012). Il est également l’auteur d’un essai sur Le Verrou de Fragonard, La Volupté sans recours (Climats, 1996), d’un roman, Sonia Stock (Climats, 2002), d’une enquête biographique (À la recherche de Sunsiaré, Gallimard 2005), d’un récit de voyage (Sur les chemins de Palmyre, La Table Ronde, 2012) et d’un Dictionnaire insolite de Venise (Cosmopole, 2012).

 

 

Ancien élève de l'École Normale Supérieure de Saint-Cloud, Pascal Aquien est professeur de littérature anglaise à la Sorbonne. Il a publié en 1996 un essai sur W.H. Auden (W.H. Auden, de l’Eden perdu au jardin des mots, L’Harmattan) et traduit à la Différence un choix de poèmes de Matthew Arnold (Eternels étrangers en ce monde, 2012). Chez Corti, il a préfacé une édition des Poèmes de Samuel T. Coleridge et traduit les Poèmes choisis de A.C. Swinburne, et a également traduit, édité et/ou présenté plusieurs livres d’Oscar Wilde, notamment le volume de ses Œuvres dans la collection de la Pléiade.

Soirée Romantisme anglais le mercredi 24 septembre à 18h30
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